Renforcer la Gouvernance des Eaux Souterraines dans le Bassin du Mono : Deux pas en avant grâce au suivi avancé et à l’inclusion du genre

Photo 1: Participants à la réunion technique du projet G4DR à l’Hôtel Millénium Popo Beach à Grand-Popo, Bénin

L’Institut international de gestion de l’eau (IWMI), en collaboration avec l’Autorité du Bassin du Mono (ABM), a organisé une atelier technique cruciale les 15 et 16 mai 2025 à l’Hôtel Millénium Popo Beach à Grand-Popo, au Bénin, dans le cadre du projet “Groundwater for Advancing Resilience in Africa” (G4DR) (photo 1). Cette réunion a rassemblé des experts du Bénin et du Togo, notamment des ministères nationaux de l’eau, de l’ABM et de l’IWMI, pour co-concevoir un réseau harmonisé de surveillance des eaux souterraines et intégrer le genre et l’inclusion sociale (GESI) dans la gestion des eaux souterraines de l’aquifère transfrontalier du bassin du Mono. Cette réunion de deux jours a marqué une étape importante vers une gouvernance durable des eaux souterraines dans la région, afin de relever les défis de la sécurité hydrique pour les populations qui dépendent des eaux souterraines pour leurs besoins domestiques, agricoles et industriels.

Financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), le projet G4DR, dirigé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et mis en œuvre par l’IWMI, vise à renforcer la sécurité hydrique et la résilience en Afrique en priorisant le développement durable et la surveillance des eaux souterraines. La réunion technique s’est concentrée sur :

  • La co-conception d’un réseau harmonisé de surveillance des eaux souterraines pour le bassin du Mono (Bénin 12 % ; Togo 88 %), afin de combler les lacunes en matière de données et d’améliorer la résilience.
  • L’intégration des considérations GESI dans la gouvernance des eaux souterraines pour répondre aux besoins divers des femmes, des jeunes et des communautés vulnérables en matière d’accès et de gestion de l’eau.
  • Le renforcement de la collaboration transfrontalière par l’échange de connaissances et la planification conjointe.

Les discussions ont mis en évidence le rôle crucial des eaux souterraines dans la résilience et la nécessité de systèmes inclusifs de partage des données. Il est ressorti que le bassin du Mono fait face à plusieurs défis, notamment des données limitées sur les eaux souterraines, des problèmes de qualité de l’eau (par exemple, pollution organique et métaux lourds) et une compréhension insuffisante de l’intégration du genre dans la gestion de l’eau. M. Arnauld Adjagodo, de l’ABM, a souligné l’importance de la réunion et son alignement sur les initiatives en cours. Il a également félicité l’équipe du projet G4DR pour avoir mené des évaluations GESI sur le terrain au préalable, ce qui aidera à élaborer la stratégie GESI et à concevoir un système de surveillance des eaux souterraines inclusif. Les opportunités de collaboration avec d’autres projets, comme l’Initiative Régionale pour l’Eau et l’Environnement dans le bassin transfrontalier du Mono (IREE-Mono, 2024-2028), qui complète le G4DR en se concentrant sur la planification des bassins, le renforcement des capacités et la gestion des connaissances, ont également été explorées.

Les principes de conception du réseau de surveillance des eaux souterraines ont été présentés lors de la réunion, mettant l’accent sur les types de réseaux (primaire et secondaire) et les approches de conception (hydrogéologique, géostatistique ou une approche combinée). Les emplacements stratégiques pour les sites de surveillance ont été discutés, ciblant les zones de recharge, les zones d’interaction entre les eaux de surface et les eaux souterraines, ainsi que les régions soumises à une exploitation intensive ou à des influences géologiques. Les représentants du Bénin et du Togo ont présenté les approches de surveillance de leurs pays. Le Bénin utilise 94 piézomètres stratégiques et 53 piézomètres opérationnels autour des sites d’extraction d’eau, équipés d’enregistreurs de données modernes pour atténuer les impacts climatiques et humains. En revanche, le Togo dispose de 45 piézomètres, axés sur le suivi mensuel des niveaux d’eau et la gestion des risques de surexploitation et d’intrusion saline.

Photo 2 : Discussion en groupe sur les lacunes en matière de données et les stratégies pour harmoniser les données dans le bassin du Mono.

Les participants ont également examiné (photo 2) les données biophysiques et socio-économiques collectées par les coordinateurs nationaux du projet G4DR dans le bassin du Mono et ont identifié les principales lacunes en matière de données. Ils ont proposé des stratégies pour y remédier, notamment en s’appuyant sur des partenariats régionaux et des collectes de données ciblées, ainsi que sur des technologies de surveillance modernes, tout en notant l’importance des perceptions locales des eaux souterraines et des influences culturelles et économiques.

Les femmes assument des responsabilités importantes dans la collecte et l’utilisation de l’eau, mais elles font face à des obstacles dans la gouvernance. Bien que dans certaines communautés, les femmes dirigent les comités de l’eau, les rôles de leadership restent dominés par les hommes ailleurs. Les jeunes (18-35 ans) sont essentiels à la gestion durable de l’eau, mais leurs priorités divergentes créent parfois des tensions au sein des associations communautaires. La mauvaise qualité de l’eau de surface oblige à dépendre des eaux souterraines, ce qui est coûteux pour ceux qui ne peuvent pas se permettre d’accéder à des forages. Les femmes agissent souvent comme “vendeuses d’eau”, ce qui crée des opportunités entrepreneuriales mais aussi des risques liés aux quotas d’eau. Ces résultats soulignent la nécessité urgente de politiques inclusives qui répondent aux besoins spécifiques des genres et autonomisent les groupes vulnérables dans la gestion des eaux souterraines.

La réunion s’est conclue par des résultats concrets pour faire progresser la surveillance des eaux souterraines et le GESI dans le bassin du Mono :

  • Réseau de surveillance harmonisé : Un accord a été trouvé sur une approche combinée hydrogéologique et géostatistique. Les paramètres incluent les niveaux d’eau, la qualité (physico-chimique, bactériologique, métaux lourds) et l’analyse isotopique. Des enregistreurs de données avancés (par exemple, Orpheus Mini, Ecolog 800) ont été recommandés.
  • Hydro-recensement planifié : Un hydro-recensement a été mené avec succès en juin 2025 pour évaluer les piézomètres existants et identifier ceux qui sont adaptés à la surveillance. Cet effort va permettre une meilleure optimisation du réseau de suivi des eaux souterraines pour optimiser les ressources.
  • Stratégie GESI : Finaliser les recommandations GESI, en mettant l’accent sur l’intégration des populations vulnérables (femmes, jeunes) dans la gouvernance de l’eau, et mener des enquêtes locales ciblées pour évaluer l’utilisation et les vulnérabilités des eaux souterraines.
  • Renforcement des capacités et partage des données : Établir une plateforme de données partagée sous la direction de l’ABM pour l’échange transfrontalier de données et renforcer les capacités communautaires et institutionnelles par des formations et des campagnes de sensibilisation.
  • Atelier de validation : Prévu pour novembre 2025 pour examiner la conception du réseau de surveillance et les recommandations GESI, en intégrant les retours des parties prenantes.
  • Surveillance régulière de la qualité de l’eau : Mettre en œuvre des campagnes d’échantillonnage cohérentes pour établir une base de référence pour la qualité des eaux souterraines.

La réunion de Grand-Popo était bien plus qu’une simple rencontre. Elle a marqué une étape importante dans le renforcement de la gouvernance des eaux souterraines dans le bassin du Mono. En favorisant la collaboration entre le Bénin et le Togo, en s’accordant sur un cadre de surveillance harmonisé et en priorisant le GESI, le projet G4DR fait des pas clés vers une gestion durable de l’eau. Les résultats reflètent un engagement envers une planification fondée sur des preuves, une gouvernance inclusive et une coopération régionale.


Strengthening Groundwater Governance in the Mono Basin: Two Steps Forward through Advanced Monitoring and Gender Inclusion.

Photo 1: Participants at the G4DR technical meeting at Hôtel Millénium Popo Beach in Grand-Popo, Benin.

The International Water Management Institute (IWMI), in collaboration with the Mono Basin Authority (ABM), convened a pivotal technical meeting on May 15–16, 2025, at Hôtel Millénium Popo Beach in Grand-Popo, Benin, as part of the Groundwater for Advancing Resilience in Africa (G4DR) project (photo 1). This meeting brought together experts from Benin and Togo, including national water ministries, the ABM, and IWMI, to co-design a harmonised groundwater monitoring network and integrate gender and social inclusion (GESI) into groundwater management for the transboundary aquifer within the Mono Basin. The two-day meeting marked a significant step toward sustainable groundwater governance in the region, to address water security challenges for those who rely on groundwater for domestic, agricultural, and industrial needs.

Funded by the Global Environment Facility (GEF), the G4DR project, led by the Food and Agriculture Organisation (FAO) and executed by IWMI, focuses on boosting water security and resilience across Africa by prioritising sustainable groundwater development and monitoring.  The technical meeting focused on:

  • Co-designing a harmonised groundwater monitoring network for the Mono Basin (Benin 12%; Togo 88%), to address data gaps and enhance resilience.
  • Integrating GESI considerations into groundwater governance to address the diverse needs of women, youth, and vulnerable communities in water access and management.
  • Strengthening transboundary collaboration through knowledge exchange and joint planning.

Discussion highlighted groundwater’s critical role in resilience and the need for inclusive data-sharing systems, and it emerged that the Mono basin faces a few challenges, namely limited groundwater data, water quality issues (e.g., organic pollution and heavy metals), and insufficient GESI understanding & integration into water management.  Mr. Arnauld Adjagodo, from ABM, highlighted the importance of the meeting and its alignment with ongoing initiatives. He also commended the G4DR team for conducting GESI field assessments beforehand, which will aid in developing the GESI strategy and inform the design of an inclusive groundwater monitoring system. Opportunities for collaboration with other projects, like the Regional Initiative for Water and Environment (IREE, 2024–2028), which complements G4DR by focusing on basin planning, capacity building, and knowledge management, were also explored.

The groundwater monitoring network design principles were outlined during the meeting, emphasising network types (primary and secondary) and design approaches (hydrogeological, geostatistical, or a combined approach). Strategic locations for monitoring sites were discussed, targeting recharge zones, surface-groundwater interaction areas, and regions with heavy exploitation or geological influences. Representatives from Benin and Togo presented their countries’ monitoring approaches. Benin utilises 94 strategic piezometers and 53 operational piezometers around water extraction sites, equipped with modern data loggers to mitigate climate & human impacts. In contrast, Togo operates 45 piezometers, focusing on monthly water level monitoring and addressing overexploitation and saline intrusion risks.

Photo 2: Focus group discussion on existing data gaps and strategies for data harmonisation within the Mono basin.

The participants also reviewed (photo 2) the biophysical and socio-economic data collected by the national coordinators of the G4DR project in the Mono basin and identified the key data gaps and proposed strategies to address those, including leveraging regional partnerships and targeted data collection along with modern monitoring technologies, noting the importance of local perceptions of groundwater and the influences of cultural and economic factors.

Photo 3: Gender focus group discussion with the cooperative for market garden produce at Athiémé, Benin.

The gender and water assessment mission (photo 3) occurred on May 13-14, 2025. Findings from community consultations in Benin (Houéyogbé and Athiémé) and Togo (Datcha and Korikossa-Nangbéto) revealed that groundwater is the primary water source for households & agriculture.  

Women bear significant responsibilities in water collection and use, yet face barriers in governance.  While in some communities, women lead water committees, leadership roles remain male-dominated elsewhere. Youth (aged 18–35) are vital to sustainable water management, but their differing priorities sometimes create tensions within community associations. Poor surface water quality forces reliance on groundwater, which is costly for those unable to afford borehole access. Women often act as “water vendors,” creating entrepreneurial opportunities but also risks tied to water quotas. These findings underscore the urgent need for inclusive policies that address gender-specific needs and empower vulnerable groups in groundwater management.

The meeting concluded with clear actionable outcomes to advance groundwater monitoring and GESI in the Mono Basin:

  • Harmonised monitoring network: Agreement was reached on a combined hydrogeological and geostatistical approach. Parameters include water levels, quality (physico-chemical, bacteriological, heavy metals), and isotopic analysis. Advanced data loggers (e.g., Orpheus Mini, Ecolog 800) were recommended.
  • Hydro-census plan: A hydro-census was successfully conducted in June 2025 to assess existing piezometers and identify suitable boreholes for monitoring. This effort will allow a better design of the groundwater monitoring network to optimise resources.
  • GESI strategy: Finalise GESI recommendations, focusing on integrating vulnerable populations (women, youth) into water governance, and conduct targeted local surveys to assess groundwater use and vulnerabilities.
  • Capacity building and data sharing: Establish a shared data platform under ABM’s leadership for transboundary data exchange and strengthen community and institutional capacities through training and awareness campaigns.
  • Validation workshop: Planned for November 2025 to review monitoring network design and GESI recommendations, incorporating stakeholder feedback.
  • Regular water quality monitoring: Implement consistent sampling campaigns to establish a baseline for groundwater quality

The Grand-Popo meeting was more than just a gathering; it marked a significant milestone in strengthening groundwater governance in the Mono Basin. By fostering collaboration between Benin and Togo, aligning on a harmonised monitoring framework, and prioritising GESI, the G4DR project is taking key steps forward to advance sustainable water management. The outcomes reflect a commitment to evidence-based planning, inclusive governance, and regional cooperation.

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